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Origine du mot nayat ou nayas
Est ce que quelqu’un connaît origine du mot nayat
Merci
Bonjour,
Nous avons trouvé trace du mot Nayat ou Nayas en la commune d’Ardon, puisqu’une rue porte le nom de Rue du Nayat (ou Rue des Nayas selon les sources).
Dans son Essai de toponymie (pp. 304-305), le botaniste et scientifique vaudois Henri Jaccard nous informe :
"Naye, pâturage sur Montreux et sommet : la Chaux de Naye ; les Nayes, prés humides à Mollens, Valais, et à Monthey (aussi Nez), prés de Nayes, prés marais à Noville ; les Naies, plage à Versoix, les Neys au cadastre ; Néa, loc. à Vétroz ; en Nayes, les Grandes Nayes, chalets sur Vouvry ; les Nez, alpe et ravin sur Saint-Gingolph, loc. à Conthey, Nez, 1320 ; prés humides à Vionnaz, Nayat, 1723, Naya, 1775 ; m. à Arconciel et à Lussy, Frib. ; les Neyex, prés humides à Bex, ès Nex, pré marécageux à Chesières, à Massongex et loc. aux Fontaines, Ollon, loc. à Bex et Troistorrents ; composé Versney à Noville = vers les prés inondés. Les chartes en indiquent beaucoup d'autres : eys Ney à Bulle, 1326, ès Nex à Epagny, Gruyère, 1548, en Nez, 1643, ès Née, 1646, à Autigny ; un Nay près de Géronde, Valais,1329, un Nais près Erschmatt, 1242, eis Neix à Neyruz, 1433, et Nez près Mont, 1597."
"De naye, subst. verbal de nayer, noyer, au sens d'inonder ; désigne des terrains, pour les localités de la vallée du Rhône, que le fleuve ou le lac inondait annuellement dans ses crues, et plus généralement des terrains humides, marécageux.
En Dauphiné Naï = anciens bras de rivières et terrains bas qu'ils inondent, et le v. fr. a nais, creux où l'on fait rouir le chanvre."
Même si Jaccard ne fait pas explicitement allusion à Ardon, on peut légitimement penser que le Nayat découle de cette même étymologie, dans la mesure où l’actuelle Rue du Nayat se situe à proximité de la Lizerne. A ce propos, Louis Delaloye en 1939 dans son ouvrage Ardon à travers les âges (p.40) nous rappelle :
"Ardon n’a pas été épargné par les fléaux qui par ailleurs ont semé la mort et la désolation. A maintes reprises, notre territoire a été inondé par le Rhône, la Lizerne et la Lozentze. Pour ne pas remonter trop loin dans la nuit des temps, bornons-nous à signaler les inondations du fleuve survenues notamment en 1666, 1735, 1780, 1830. […] Les documents font aussi mention des débordements de la Lizerne au XIIIème siècle, puis en 1770. […] C’est en 1744 que les pouvoirs publics ont fait construire au bord de la Lizerne le grand mur de protection dont on aperçoit encore des vestiges des deux côtés de la route cantonale."
Ce même Delaloye en 1964 dans son Lexique du patois d’Ardon précise les définitions de :
- Néyè (sè) v. : se noyer. I sè néye din on viéro d’îvoue : il n’est pas débrouillard.
- Noyè m. : noyer (arbre).
Meilleures salutations,
La Médiathèque Valais
Orientations bibliographiques
- Essai de toponymie : origine des noms de lieux habités et des lieux-dits de la Suisse romande / par Henri Jaccard. Lausanne : G. Bridel, 1906. Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande. 2e série ; t. 7
- Ardon à travers les âges / Louis Delaloye. [Lieu de publication non identifié] : [éditeur non identifié], 1939.
- Lexique du patois d'Ardon / Louis Delaloye ; Ernest Schüle. Sion : fédération valaisanne des Amis du patois, 1964. Publications de la Fédération valaisanne des amis du patois ; vol. 1